C’est avec une tristesse infinie que nous vous informons du décès de notre collègue et ami, Roberto Araya, survenu le 29 mai 2024 des suites d’une grave infection, qui l’a terrassé dans la force de l’âge. Il laisse dans le deuil sa conjointe Soledad Miranda-Rottman, son fils et son beau-fils, mais également l’ensemble de ses collègues, amies et amis.

Le Professeur Araya a rejoint l’Université de Montréal en 2011 à titre de professeur associé après avoir complété une formation postdoctorale à l’Université Columbia. Il est devenu chercheur au CHU Sainte-Justine en 2019. Il s’est rapidement démarqué par sa volonté à repousser les frontières de la connaissance en neurosciences. Pour ce faire, il a monté et mis au point ses propres systèmes d’imagerie, avec lesquels il a réalisé plusieurs recherches pionnières sur le rôle des dendrites et des neurones pyramidaux. Ses découvertes ont mené à des percées majeures dans la compréhension de plusieurs troubles neurologiques, dont le syndrome de l’X fragile.

Esprit brillant et hors du commun, le Professeur Araya vouait une passion à la science sous toutes ses formes – en particulier lorsqu’il s’agissait d’élaborer des schémas au tableau ! Outre les neurosciences, il portait un vif intérêt à l’histoire des concepts et découvertes scientifiques, et partageait volontiers nombre d’anecdotes instructives à ce sujet. Il était également un fervent défenseur de la pensée critique et ne craignait jamais de remettre en question les conventions, quitte à exprimer ouvertement des vérités parfois provoquantes. Pour ses étudiantes et étudiants, il souhaitait avant tout qu’ils apprennent à raisonner indépendamment : « oubliez l’avis de votre superviseur et dites-moi ce qui se passe ici », leur disait-il souvent.

Enfin, Roberto Araya était aussi une personne sociable et rassembleuse, pour qui la science devait être partagée. Il a ainsi organisé le récent « Pucón Learning and AI Summit » (PLENA) 2024, un symposium tenu au Chili visant à susciter des échanges entre ses collègues théoriciens et expérimentalistes afin de faire face aux enjeux fondamentaux à l’intersection de l’intelligence artificielle et des neurosciences. Sur une note plus personnelle, nous gardons un souvenir ému d’échanges entre collègues, amies et amis autour de copieux repas, de dégustations de fromages et de joyeux 5 à 7.

Le départ prématuré de notre collègue et ami laissera un profond vide, tant au sein de notre Centre de recherche que dans l’ensemble de communauté scientifique. Toutes nos pensées vont vers sa conjointe – sa grande passion – et  ses enfants dont il était si fier. C’est avec une immense tristesse que nous souhaitons leur transmettre, ainsi qu’à leurs proches, nos plus sincères condoléances en ces moments difficiles.

Jacques L. Michaud
Directeur de la recherche