C’est autour du sujet « Dopamine, tempérament et addiction: de la neurotransmission aux impacts socio-économiques » que trois professeurs, Anne-Noël SAMAHA, Sylvana CÔTÉ et Didier JUTRAS-ASWAD ont pu présenter leurs travaux. Louis-Éric TRUDEAU, modérateur, a initié ensuite un échange très porteur entre les conférenciers et un public composé de professeurs et d’étudiants en neurosciences et santé mentale de l’Université de Montréal.
Anne-Noël SAMAHA, Professeure au département de pharmacologie et physiologie de l’Université de Montréal
La d-amphétamine dans le traitement de l’addiction à la cocaïne
Actuellement il n’y a aucun médicament approuvé pour le traitement de l’addiction à la cocaïne. L’approche la plus prometteuse est un traitement à l’amphétamine. Chez l’humain, le primate non-humain et le rat, l’amphétamine diminue la consommation de cocaïne. La question est comment. Je présenterai de nouvelles données sur les mécanismes dopaminergiques pouvant expliquer cet effet thérapeutique. Des traitements ciblant ces mécanismes pourraient donc être tout indiqués pour traiter l’addiction à la cocaïne.
Sylvana CÔTÉ, Professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal
Tempérament et influences de l’environnement: Impact économique d’interventions psychosociales
Je présente des données longitudinales et des résultats d’interventions psychosociales afin de soutenir, 3 arguments : 1) le développement neurocognitif connait un développement rapide et inédit au cours des 6 premières années de vie. Il s’agit d’une fenêtre d’opportunité à ne pas manquer pour développer des habiletés cognitives, émotives et sociales permettant de bien vivre. 2) Les susceptibilités neurobiologiques/tempérament difficile des jeunes enfants peuvent, dans certains contextes, constituer des avantages. Il s’agit de mettre en place des environnements favorables et adaptées aux vulnérabilités des enfants. 3) Des interventions mises en place au bon moment et destinés aux enfants qui ont des vulnérabilités neurodéveloppementales (et ou comportementales) peuvent avoir des effets bénéfiques sur les plans social et économique. Les impacts doivent être mesurés sur le moyen et long terme pour détecter les bénéfices. En somme, les enfants avec des vulnérabilités neurobiologiques (et/ou sociales) peuvent grandement profiter d’intervention préventives psychosociales. Ces interventions ont des coûts bénéfices importants sur le court et le long terme.
Didier Jutras Aswad, Professeur au Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal
Le développement des connaissances sur les mécanismes neurobiologiques qui sont en jeu dans la toxicomanie s’est considérablement accéléré dans les dernières années, de même que la compréhension de leur interaction avec d’autres facteurs environnementaux et sociaux. Ces connaissances ont permis l’émergence de différentes approches thérapeutiques auprès des populations vivant avec ce type de problème. Or, plusieurs des obstacles à l’implantation de ces nouvelles interventions requièrent des stratégies innovantes pour les rendre plus accessibles et adaptées aux besoins des personnes qui pourraient en bénéficier. Ces défis seront abordés et des travaux de recherche clinique récents ou en cours visant à répondre à ces défis seront présentés.
Ce contenu a été mis à jour le 9 décembre 2022 à 16 h 44 min.
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